samedi 29 octobre 2011

Polisse ! On ne bouge plus ...





Cannes, mai 2011. Le festival bat son plein. Alors que Lars von Trier exprime son empathie pour Hitler et provoque une polémique, alors que le très discret Terrence Malick remporte une palme d'or contestée pour son Tree of Life, deux films français font l'unanimité auprès des festivaliers.
The Artist, film muet et en noir et blanc, fait figure d'OVNI à l'heure de la 3D et des effets numériques. Cela valorise-t-il le jeu d'acteur ? Jean Dujardin, en recevant le prix d'interprétation masculine, semble le confirmer.
Et puis il y a Polisse, de Maïwenn. sur la Brigade de Protection des Mineurs, avec une pléïade d'acteurs : Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karin Viard, Emmanuelle Bercot, Sandrine Kiberlain, Audrey Lamy et surtout Joeystarr.
Apparement, l'oeuvre est à la hauteur des espérances et reçoit le prix du jury.
En regardant la bande-annonce de ces deux films, je n'ai qu'une seule envie : les voir.

Nancy, octobre 2011. The Artist et Polisse sortent sur les écrans à une semaine d'intervalle. Il faut croire que le mois d'octobre inspire les exploitants : Drive, Poulet aux prunes, Les Marches du pouvoir de et avec Georges Clooney, Tintin et le Secret de la Licorne by Spielberg, Beur sur la ville (non je blague)... Je ne sais plus où donner de la tête.
Pour l'instant je décide de m'en tenir à mes deux choix cannois. Reste à savoir lequel j'irai voir en premier. La chronologie voudrait que je commence par The Artist, et j'avais déjà un article en préparation. Comme j'entends de mauvaises critique alors que le film de Maïwenn remporte tous les suffrages, et comme je suis très influençable et pas logique du tout, je commence par Polisse.
Le réalisme du film est la première chose qui m'a frappée. Le spectateur est plongé dans le quotidien de cette brigade, à l'instar de Maïwenn qui incarne une photographe chargée de faire un livre de clichés pour le ministère de l'Intérieur. Entre les affaires de pédophilie, les descentes dans les camps roumains, la sexualité déviante des adolescents, les interrogatoires de parents irresponsables et de ceux qui se croient au-dessus des lois, les personnages sont confrontés à une réalité plus que difficile.  Au point que certains prennent ces affaires très à coeur. Au point que leur vie privée en pâtit. On est bien loin des enquêtes édulcorées de Julie Lescaut...
Aucun artifice dans le jeu des acteurs : malgré la tension permanente et les disputes violentes, une réélle complicité lie les membres de la brigade qui se marrent du meilleur comme du pire (un fou rire est d'ailleurs mémorable) Grâce à eux, la police a un visage humain. S'ils sont tous excellents, c'est Joeystarr qui m'a le plus impressionnée. Pour quelqu'un qui a eu des démêlés avec la justice, incarner un policier est un beau paradoxe, et il le fait avec brio.
Une belle réussite de Maïwenn, qui la conduira sans nul doute vers les Césars.


dimanche 16 octobre 2011

Please don't stop the music... ou le journal des NJP

Nancy Jazz Pulsation... Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le festival n'est pas uniquement consacré au jazz. Comme je l'avais laissé entendre dans le dernier post, la programmation est très éclectique.
Ainsi, en seulement trois concert, j'ai pu découvrir des groupes de rock, applaudir le coup coeur soul de cet été ou écouter les talents de la nouvelle scène française.
Malheureusement je n'ai pas de vidéo personnelle ou "empruntée" au site des NJP pour vous montrer les différentes prestations, mais j'en ai pioché sur Youtube qui sont représentatives de ce que l'on a pu voir.

Dimanche 09 octobre : La Pépinière en fête

 Ou comment la traditionnelle balade dominicale au parc de la Pépinière est animée par les fanfares, les orchestres ambulants et diverses compagnies, surprenant les badauds dans leurs rêveries et les bébés dans leur sommeil alors que le froid et la pluie succèdent à l'été indien de la semaine précédente.
Même si mon but premier est d'assister à un concert gratuit au chapiteau, je m'arrête moi aussi écouter les musiciens à côté de la structure, le temps que le groupe hollandais Dewolff  fasse ses balances. Je reviens juste à temps pour leur entrée sur scène. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre lorque je vois deux ados blondinets et leur pote barbu, genre hipster. Un groupe pour midinettes ? Les fistons des Beach Boys? Que nenni ! Et c'est là que la maxime populaire "l'habit ne fait pas le moine" prend tout son sens... Parce que  les frères Van de Poehl (Pablo au chant et à la guitare, Luka à la batterie) et Robin Piso au clavier nous jouent du rock pur et dur. Du blues rock psychédélique électrisant pour être plus exacte. Une musique inclassable donc, même si on peut se risquer à citer les Doors et Pink Floys parmi leurs références.
Et pour le coup j'ai eu du mal à entrer dans leur univers, moi qui m'attendait à une musique édulcorée et mielleuse au début. Mais j'ai été très vite gagnée par leur enthousiasme, ravie de les voir autant se déchaîner. C'est assurément une des bonnes surprises du festival.



Mardi 11 octobre : Arnaud Fleurent-Didier et Alex Beaupain au Hublot

Quelques semaines auparavant, une amie a posté une annonce sur Facebook, cherchant des compagnons de concert pour Arnaud Fleurent-Didier (que j'abrègerai en AFD) et Alex Beaupain. A priori, je n'y serais pas allée puisque ce sont des artistes que je ne connaîs pas trop. Mais comme souvent, ma curiosité l'a emporté et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec quelques amis devant la scène du Hublot.
Deux choses ont conforté mon choix :

1) Toujours par curiosité, j'ai écouté le dernier album d'AFD La Reproduction et j'ai beaucoup apprécié les textes de ces chansons, abordant les discussions entre parents et enfants (les magnifiques France Culture et Si on ne se dit pas tout) et entre enfants et grands-parents (les entêtantes Mémé 68 et Pépé 44) tout en étant un chouïa sentimental (la rigolote Je vais au cinéma). J'ai aimé aussi sa voix si particulière, et sa musique pop, tantôt douce, tantôt entraînante.

2) Depuis dimanche, je me méfie beaucoup des a priori. Du coup, j'ai voulu voir Alex Beaupain en étant totalement néophyte. Peine à moitié perdue, puisque je n'ai entendu que des éloges à son égard, tant pour les BO des films de Christophe Honoré (Les Chansons d'Amour et les Biens-Aimés) que pour ses albums.

Le verdict ? J'ai adoré ! AFD est passé en premier, utilisant la scène comme un laboratoire pour divers rythmes et sonorités qui différaient de l'album mais s'y donnant à fond. Sur un écran, des images défilent de temps en temps à la manière d'une route. Le discours de Dominique de Villepin à l'ONU sert même de toile de fond à une de ses chansons. Dommage, Arnaud ne communique pas trop avec le public... qui s'éclate quand même.

                                    

La révélation ce soir-là fut Alex Beaupain. De belles chansons donc, très mélancoliques, avec une mention spéciale pour Parc de la Pépinière, l'occasion d'apprendre que le chanteur a vêcu un an à Nancy. Mais la tristesse de ces compositions contrastent fortement avec son humour pince-sans-rire et son sens de l'autodérision qui ont définitivement conquis le public. La preuve : "Je vais maintenant reprendre une chanson, comme ça il y en a au moins une que vous connaîtrez..." en parlant de Pull marine, interprétée par Isabelle Adjani. En sortant de là, je me suis dit qu'il fallait absolument que j'écoute ses albums et plus urgent encore, que je vois les films de Christophe Honoré...




Vendredi 14 octobre : Imany, Charles Bradley & the Menahan Street Band et Ibrahim Maalouf au chapiteau de la Pépinière

Concert un peu spécial que ce soir-là puisque j'y allais avec ma soeur, grande fan d'Imany depuis la sortie de son album The shape of a broken heart. Il est indéniable que sa voix grave est exceptionnelle et que ses mélodies folk et soul le sont tout autant, pourtant je n'ai pas accroché à l'écoute de son opus.
Mais dès qu'elle avait commencé à chanter ce soir-là, j'ai ressenti quelques frissons... Il faut aussi saluer son courage pour s'être attaqué au monument Bohemian Rhapsody de Queen revisité dans un esprit soul, ce qui donne une version splendide...
Là aussi, une belle communion avec le public, qu'elle charrie gentillement (en gros, si on a pas le groove à Nancy comme à Marseille, c'est la honte, il faut donc que les spectateurs tapent en rythme dans leurs mains) et qu'elle charme à chaque chanson.


Source: site des Nancy Jazz Pulsations





Et puis il y eut Charles Bradley. Vous voyez James Brown ? C'est exactement pareil, mais en beaucoup moins bien. J'avoue, au début, j'étais amusée sa prestation, sa voix rocailleuse, la musique funk, ses jeux avec le micro (et que je te le jette par terre, et que je te le relève, et que je me mets à genoux)... Mais à la longue, ses hurlements, ses déhanchés plus que suggestifs et surtout, cette magnifique veste rouge ouverte sur un ventre bien rebondi ont frisé le ridicule. Ma soeur a employé le terme de "supplice" pour qualifier sa performance. Et chose qui nous a choqué toutes les deux, nulle complicité avec les musiciens de The Menahan Street Band qu'il n'a pas pris la peine de présenter à la fin (alors qu'ils ont bien préparé son entrée à lui et l'ont annoncé), contrairement à tous les artistes suscités.
Monsieur Bradley, 63 ans est donc un show-man, ce qui est tout à son honneur, mais il n'arrive pas à la cheville des illustres James Brown ou Mickael Jackson.


                                                 Source: site des Nancy Jazz Pulsations
     




Nous sommes parties avant la prestation d'Ibrahim Maalouf, trompettiste de son état, c'est pourquoi je n'en parlerai pas, bien que je le regrette un peu.

J'ai été donc enchantée de ce festival, riche en découvertes que je me dois maintenant d'écouter (médiathèque et Deezer -quand ça marche- à la rescousse), en espérant pouvoir y retourner l'an prochain...

                                          
               

samedi 8 octobre 2011

Les joies du live

J'adore assister à des concerts. Voir les artistes se déchaîner sur scène, sauter dans la fosse, jouer avec le public, le faire chanter, danser, bouger, sauter dans tous les sens est un véritable plaisir.
Autant les live permettent de "rencontrer" ses groupes préférés, autant ils font découvrir de nouveaux talents.
C'est ainsi que lors de la Nuit Blanche messine, mon amie et moi nous nous sommes arrêtées sur la Place Saint Louis pour écouter de la musique qui sortait d'un gros cube blanc nommé Apark.
L'oeuvre de lagencevoid abritait le groupe Sourya que tout le monde pouvait voir en transparence et grâce à des images retransmise sur la façade du cube.




Par contre, le groupe était complètement dérouté parce qu'il ne voyait pas les spectateurs ! Mais cela ne l'a pas empêcher de s'éclater et de faire danser le public.

Sourya est donc devenu mon gros coup de coeur musical du moment, moi qui ne suis pas une fan absolue de l'électro. En fait, il ne s'agit pas ici d'éléctro pure, plutôt de l'électro-rock ou de l'éléctro-pop selon les sources. Formé dans la banlieue parisienne en 2005, Sourya est composé de Sourya Voravong (chant, guitare, clavier, programmation), Julien Coulon (clavier, programmation, guitare), Rudy Phounpadith (basse, clavier) et Arnaud Colinart (batterie, percussion). Après la sortie de quelques singles en anglais les années suivantes, le premier album, Dawdlewalk, atterrit dans les bacs en 2009.
La presse anglosaxonne est dithyrambique, et un morceau du tube Anatomy Domine devient le jingle de l'arrivée de Charlotte le Bon, la miss météo du Grand Journal de Canal + . Plus branché, tu meurs.
Il faut dire aussi que Sourya a très bien su s'entourer : Alan McGee, ancien producteur d'Oasis et ancien manager de The Libertines, ne cesse de vanter leurs mérites. Jean-Paul Gonnod, qui a travaillé avec Cassius, Dr Dre et Phoenix, a contribué à la réalisation de Dawdlewalk.




Le clip est tout aussi génial que la chanson...
Pour le jingle de Charlotte, c'est de 1:57 à 2:27



Et un p'tit bonus, parce qu'en accoustique, c'est pas mal non plus !


Et si vous alliez faire un petit tour sur leur MySpace ?

En parlant de live, les Nancéiens ne sont pas sans savoir que leur ville est en effervescence ! Les Nancy Jazz Pulsation (NJP) se sont installées jusqu'au 15 octobre. Avec du beau monde : Catherine Ringer, Charles Lloyd, les Têtes Raides, les Brigitte (mais leur concert est archi-complet depuis belle lurette...), The Do, Cascadeur, Kid Creole & The Coconuts, Renan Luce et j'en passe...

Pour plus de renseignements, voir le le site des NJP.